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Qui est-elle ?

Présentation de la Grande Mulette : Pseudunio auricularius

La Grande Mulette Pseudunio auricularius (Spengler, 1793) est l’invertébré continental autochtone le plus massif d’Europe : sa coquille mesure jusqu’à 18 cm de long et peut peser jusqu’à 500 g. La forme de la coquille est généralement auriculée, avec une face ventrale concave (d’où son nom, auricularius). Le périostracum (couche protéique colorée qui recouvre et protège la nacre de la coquille sur la partie externe des valves) est noir, les umbos (extrémités saillante des valves d'un mollusque bivalves) sont habituellement très érodés chez les individus adultes. Les stries d’accroissement annuelles sont assez bien marquées chez les juvéniles et les subadultes, mais deviennent indiscernables sur la marge ventrale de la coquille chez les sujets âgés. Ces stries, quand elles sont bien différenciées, peuvent permettre une approximation de l’âge de l’individu.

Comme chez les autres Margaritiferidae, la nacre de l’intérieur de la coquille est marquée par les traces dites « lacrymales » de l’attache des muscles du manteau, typiques de la famille. L’empreinte des muscles adducteurs et de la ligne palléale est bien marquée. La valve droite a une dent cardinale massive en forme de poing et une dent latérale bien marquée, parfois plus émoussée chez les sujets âgés. La valve gauche possède deux dents cardinales et deux dents latérales, dans lesquelles viennent s’insérer la dent cardinale et la dent latérale de la valve droite. Les valves sont très épaisses (incassables à la main), particulièrement dans la partie antérieure.

Stries d'accroissement Grande Mulette

Répartition : où se trouve la Grande Mulette ?

Par le passé très répandue dans toute l’Europe de l’Ouest, le nombre de spécimens présents dans les fleuves d’Europe a régressé de manière drastique au cours des deux siècles passés. Passée pour disparue durant près d’un siècle, elle fut finalement redécouverte à la fin des années 1990 dans la Vienne et la Creuse puis dans d’autres cours d’eau au début des années 2000.
 
La Grande Mulette ne présente aujourd’hui que de six populations connues en Europe (5 en France et 1 en Espagne).

En France :
  • la Vienne et la Creuse, avec quelques centaines d’individus et des preuves de reproduction récente ;
  • la Charente, avec 80 000 individus selon les estimations de 2010 et des preuves de reproduction récente ;
  • la Dronne, avec environ 140 individus adultes et des subadultes ;
  • la Save (affluent de la Garonne au-dessus de Toulouse), avec seulement une dizaine d’individus, sans trace de reproduction ;
  • l’Adour avec des individus dispersés sur le cours principal et une population bien étudiée estimée à une centaine d’individus sur le Luy, incluant quelques subadultes, ainsi qu’une autre sur l’Arros, estimée à 200 individus incluant quelques subadultes.
En Espagne, il resterait 4000 individus dans le Canal Impérial, environ 200 dans le canal de Tauste et 25 dans le canal de Quinto.

Toutes ces populations sont sur le déclin, à l’exception peut-être de celle de la Creuse où le recrutement est avéré.