Qui est-elle ?
Présentation de la Grande Mulette : Pseudunio auricularius
La Grande Mulette Pseudunio auricularius (Spengler, 1793) est l’invertébré continental autochtone le plus massif d’Europe : sa coquille mesure jusqu’à 18 cm de long et peut peser jusqu’à 500 g. La forme de la coquille est généralement auriculée, avec une face ventrale concave (d’où son nom, auricularius). Le périostracum (couche protéique colorée qui recouvre et protège la nacre de la coquille sur la partie externe des valves) est noir, les umbos (extrémités saillante des valves d'un mollusque bivalves) sont habituellement très érodés chez les individus adultes. Les stries d’accroissement annuelles sont assez bien marquées chez les juvéniles et les subadultes, mais deviennent indiscernables sur la marge ventrale de la coquille chez les sujets âgés. Ces stries, quand elles sont bien différenciées, peuvent permettre une approximation de l’âge de l’individu.
Comme chez les autres Margaritiferidae, la nacre de l’intérieur de la coquille est marquée par les traces dites « lacrymales » de l’attache des muscles du manteau, typiques de la famille. L’empreinte des muscles adducteurs et de la ligne palléale est bien marquée. La valve droite a une dent cardinale massive en forme de poing et une dent latérale bien marquée, parfois plus émoussée chez les sujets âgés. La valve gauche possède deux dents cardinales et deux dents latérales, dans lesquelles viennent s’insérer la dent cardinale et la dent latérale de la valve droite. Les valves sont très épaisses (incassables à la main), particulièrement dans la partie antérieure.
Répartition : où se trouve la Grande Mulette ?
En France :
- la Vienne et la Creuse, avec quelques centaines d’individus et des preuves de reproduction récente ;
- la Charente, avec 80 000 individus selon les estimations de 2010 et des preuves de reproduction récente ;
- la Dronne, avec environ 140 individus adultes et des subadultes ;
- la Save (affluent de la Garonne au-dessus de Toulouse), avec seulement une dizaine d’individus, sans trace de reproduction ;
- l’Adour avec des individus dispersés sur le cours principal et une population bien étudiée estimée à une centaine d’individus sur le Luy, incluant quelques subadultes, ainsi qu’une autre sur l’Arros, estimée à 200 individus incluant quelques subadultes.
Toutes ces populations sont sur le déclin, à l’exception peut-être de celle de la Creuse où le recrutement est avéré.