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Le Plan National d’Actions (PNA) en faveur de la Grande Mulette est un outil stratégique qui vise à assurer le maintien ou le rétablissement de cette espèce dans un état de conservation favorable.
La Grande Mulette est une espèce de mollusque bivalve dulçaquicole considérée comme en danger critique d’extinction au niveau mondial. Autrefois largement répandue dans les cours d’eau d’Europe de l’Ouest, elle a été sur-pêchée notamment pour la qualité de sa nacre. A cette première cause de déclin, se sont ajoutés de nombreux facteurs, qui en se cumulant, ont conduit à sa régression : la raréfaction de ses poissons-hôtes primaires, la dégradation de la qualité des eaux, les modifications physiques des cours d’eau (remaniements des lits, obstacles…). Son aire de répartition a ainsi été réduite de plus de 90 % sur les deux derniers siècles. Longtemps considérée comme disparue, elle a été redécouverte en Espagne et en France dans les années 1990-2000. Actuellement, l’espèce n’est présente que dans ces deux pays. En France, les 5 populations vivantes subsistent au sein de trois régions françaises : le Centre-Val de Loire, la Nouvelle Aquitaine et l’Occitanie. La plus grande population mondiale vivante est présente dans le bassin de la Charente.
PNA 2012-2017
Cette espèce a bénéficié d’un premier plan national d’actions sur la période 2012-2017, coordonné par la DREAL Centre-Val de Loire et rédigé par le bureau d’études Biotope et Gilbert Cochet. Le CETU Elmis Ingénieries de l’Université de Tours a assuré son animation à partir de 2016. La mise en œuvre du plan a permis de développer et de multiplier les actions en sa faveur, ainsi que les coopérations entre les différents acteurs. L’évaluation du plan en 2018 a montré une importante progression de la connaissance de l’espèce, notamment concernant sa répartition, l’état des populations et son écologie, mais certains aspects, notamment en termes d’exigence d’habitat et d’identification des poissons-hôtes restent à préciser.
L’élaboration de ce deuxième plan a été confiée par la DREAL Centre-Val de Loire au CETU Elmis Ingénieries de l’Université de Tours (Nina Richard) et à Vincent Prié (consultant indépendant), respectivement structure animatrice et rédacteur du premier plan. Le plan est le fruit d’un travail concerté entre acteurs de la conservation, gestionnaires, scientifiques, naturalistes... La consultation des différents acteurs et la rédaction du document ont été menées de mars 2020 à avril 2021. Le document rédigé a ensuite été présenté en date du 14 juin 2021 aux membres du COPIL pour validation. En proposant une stratégie nationale pour la conservation de l’espèce, ce second PNA s’inscrit dans une vision à long terme et doit permettre de répondre à l’objectif principal de maintien des populations actuelles et de leur habitat dans un bon état de conservation ainsi que le retour, de l’espèce. Ce plan met l’accent sur l’importance des différents suivis (répartition, effectifs, menaces...) et le renforcement de la connaissance sur la biologie et l’écologie de l’espèce. L’enjeu consiste également à mettre en œuvre des mesures de protection, de conservation et de sauvegarde et à assurer la meilleure prise en compte de l’espèce dans les programmes de gestion des cours d’eau l’hébergeant et dans les projets d’aménagements... Enfin, ce plan doit permettre d’améliorer la diffusion de la connaissance de l'espèce et des problématiques liées à sa conservation vers un large public.